Le Nouvelliste vom 11.12.2009

«Je n'ai vraiment aucun regret»

THIBAULT CONSTANTIN · L'ancien Sédunois, âgé de 15 ans, porte le maillot de Bâle depuis cet été. C'est à Saint-Jacques, désormais, qu'il fait trembler les filets.
Christophe Spahr

Le FC Sion a raison lorsqu'il prétend posséder, avec la volée 1994, d'une génération dorée, à tout le moins prometteuse. D'ailleurs, elle le démontre sur le terrain. Les M16 sédunois n'ont égaré qu'un tout petit point, cet automne. Malheureusement, Sion a déjà perdu deux de ses meilleurs éléments. Elton Monteiro rejoindra Arsenal, dès la fin février. Quant à Thibault Constantin (ndlr: qui n'a aucun lien de parenté avec Christian Constantin), il avait posé ses valises à Bâle quelques mois plus tôt. Une décision qui n'a pas été facile à prendre. Mais qu'il ne regrette pas. «J'estime que Bâle offre plus de perspectives d'avenir que Sion», admet-il. «Ici, on fait davantage confiance aux jeunes.»

Ainsi, lorsque Bâle est venu frapper à la porte de la famille Constantin, cet été, l'attaquant n'a pas trop hésité. Il a foncé. Au risque de devoir quitter le centre de préformation de l'ASF à Payerne où Thibault Constantin s'entraînait depuis une année. «Nous avons bien tenté de négocier, mais l'ASF n'a rien voulu savoir. Il est précisé qu'on n'a pas le droit de changer de club durant les deux ans d'appartenance au centre. J'ai dû laisser quelques amis. Mais au niveau du football, ça ne change pas grand-chose. A Bâle, j'ai même un entraînement de plus durant la semaine.»

Par contre, il ne profite plus des séances spécifiques pour les attaquants avec Stéphane Chapuisat. «C'est mon seul regret», lâche-t-il. «Encore que j'avais été privé de ces entraînements durant une période en raison de mes notes scolaires... A Bâle, ils sont moins stricts.»

18 buts cet automne

Thibault Constantin n'a pas choisi la facilité pour autant. Il effectue sa dernière année de scolarité obligatoire dans une école privée, en allemand. «Au début, ce n'était vraiment pas facile. Mais je m'y suis fait. Les footballeurs qui sont intégrés dans cette classe peuvent quitter les cours le matin pour les entraînements. L'après-midi, on finit aussi plus tôt sans avoir à rattraper les branches secondaires.»

Ainsi, le jeune centre-avant rejoint ses coéquipiers pour une à deux séances par jour. «Individuellement, les joueurs ne sont pas forcément meilleurs qu'à Sion. Par contre, ils en veulent plus. Les Suisses-alémaniques sont toujours à fond. Il y a davantage de rythme et d'engagement.»

Les M16 du FC Bâle ont fait presque aussi bien que le FC Sion. Dans leur groupe, ils n'ont pas concédé la moindre défaite. Ils possèdent aussi la meilleure attaque avec, en moyenne, plus de quatre buts par match.

Thibault Constantin, avec ses 18 réussites en 11 matches, continue donc d'affoler les défenses adverses. «J'aurais pu faire mieux lors de certaines rencontres. Mais globalement, je suis satisfait. Je continue à progresser techniquement. J'ai surtout la confiance de mes entraîneurs qui sont toujours positifs.»

Le Valaisan fait aussi partie des cadres de l'équipe nationale M16 sous la direction d'Yves Debonnaire. «Le parcours des M17, cet automne, fait évidemment rêver. C'est une source de motivation. Nous voulons les imiter, vivre à notre tour de telles émotions.»

En parallèle, Thibault Constantin tentera de gravir les échelons jusqu'en première équipe. Il s'est engagé pour trois ans à Bâle avec le secret espoir d'atteindre la Super League. «La concurrence est plus importante qu'ailleurs, mais la porte est toujours ouverte pour les jeunes. Au pire, Bâle n'hésite pas à prêter ses joueurs en Challenge League afin qu'ils s'aguerrissent.»

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